Un quart des Français a du mal à payer ses factures dans les temps
En dépit d’une croissante très importante en France cette année, la situation économique d’un quart des ménages reste très délicate.
Finandom, courtier en rachat de crédits, fait le point sur cette situation.
Depuis quelques semaines, l’épidémie de Covid-19 remonte très fortement dans tout le pays et dans les DROM. Malgré cette situation sanitaire très difficile, la France devrait voir son Produit Intérieur Brut (PIB) augmenter de 7% en cette année 2021. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, s’exprimait d’ailleurs à ce sujet il y le 29 novembre sur France 2 : « Je n’ai pas d’inquiétude pour la croissance française, elle est solide et repose sur des fondamentaux qui sont bons ». Cependant, ce chiffre record, qui n’avait pas atteint un tel niveau depuis la fin des années 60, cache en réalité les difficultés financières que rencontrent un grand nombre de foyers Français dans leur vie quotidienne. En effet, un Français sur quatre indique qu’il a eu au moins un retard de paiement d’une facture, au cours de ces douze derniers mois. Et dans presque la moitié de ces cas, la raison de ce retard de paiement est simple, ils n’avaient pas les moyens de payer cette facture.
Cette situation complexe alerte grandement le gouvernement. En effet, malgré les mesures prises au plus fort de la crise du Covid-19 (le chômage partiel, le fond de solidarité, etc.) et malgré un niveau très important d’épargne engrangée lors du début de la pandémie (environ 157 milliards d’euros ont été épargnés selon les données de la Banque de France), il y aurait actuellement un quart des foyers qui connaîtrait des difficultés financières importantes. Des problèmes budgétaires, qui poussent les ménages concernés à concentrer leurs efforts sur deux postes de dépenses qui sont prioritaires : le paiement du loyer et les factures d’énergie (électricité, gaz, eau). Plus alarmant encore, 28% des Français déclarent disposer de moins de 10% de leurs revenus après avoir payé leurs factures. Ce qui ne leur laisse pas de marge de sécurité, si un événement imprévu venait à survenir (panne d’un réfrigérateur, réparation d’une voiture, frais médicaux, etc.).
Les ménages pris à la gorge
De plus, le retour d’une forte inflation (+2,6% en une année glissante, entre octobre 2020 et octobre 2021) ne peut qu’aggraver la situation des ménages. Près de 6 Français sur 10 constatent que leurs factures augmentent à un rythme plus élevé que leurs revenus. La hausse des dépenses courantes (carburant, énergies, produits alimentaires, etc.) impacte fortement le pouvoir d’achat des Français. Face à cette situation, les ménages Français semblent pris à la gorge. D’un côté les Français ont recours au crédit (près de 30% des personnes interrogées déclarent avoir emprunté de l’argent ou atteint la limite de leur carte de crédit pour payer des factures au cours des 6 derniers mois), mais d’un autre côté les Français essaient aussi de se constituer une épargne de précaution, un petit matelas de sécurité financière. Le constat est cependant sans appel, près de la moitié des ménages pensent que le montant qu’ils réussissent à épargner chaque mois n’est pas suffisant.
Dans ce contexte budgétaire pesant, afin de soulager les ménages les plus précaires financièrement, Emmanuel Macron a annoncé le versement d’un chèque inflation d’un montant de 100 euros par personne, pour les personnes qui perçoivent moins de 2 000 euros par mois. Un geste qui pèse lourd sur les finances publiques, puisque cela va représenter un montant d’environ 3,8 milliards d’euros. Et malheureusement, cela ne sera pas suffisant pour améliorer durablement la santé financière des foyers en difficulté.